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J'habite chez les gravos (Livre - Jean-Claude Lalanne)
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J'HABITE CHEZ LES GRAVOS (Livre - JC Lalanne 2009)

8,00 €
TTC

J'habite chez les gravos

Livre - Jean-Claude Lalanne

2009 - 147 pages

1ère partie : Suite des chroniques de "Black"

2ème partie : textes de chansons

Recueil de Pamphlets et de paroles de chansons.

Editions Prince Ringard - 2009

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Extrait de "J'habite chez les gravos" J-C Lalanne 2009

 

Liberté à crédit. 1994.

 

A la mémoire de Mohamed Chara.

 

Ta bouche fermée comme un tombeau Sur les touches noires de ton piano Paris sur Seine, j’ai l’âme en peine Pigalle la blanche pleure le dimanche

 

Prison béton, prison ballon Maison d’arrêt vite oubliée Le maton qui tape dans les couloirs La lune qui se cache, il est si tard

 

Prison de l’amour, prison de la mort Demain le jour, demain je sors Derrière les grilles y’a du soleil Y’a même une fille, je me fais la belle

 

Dehors, dedans on est tous mort Baumettes Marseille je t’aime encore Fleury la nuit, Nantes le jour Milieu pourri, cellule sur cour

 

Prison de l’amour, prison de la mort Demain le jour, demain je sors Paname chagrin, matin blafard Une pute qu’on aime sur le boulevard

 

Un peu de sang sur le bitume Entre l’église et le bordel Luis Buñel tranche sous la lune Un œil malin, peut-être le tien

 

Adieu l’ami des mauvais jours Demain je sors, adieu la cour Cellule béton, barreaux d’acier Rêve de con dans la fumée

 

Chara est mort dans sa carrée Chara est mort et oublié Moi j’oublie pas qu’ils t’ont buté Adieu l’ami qu’on a crevé

 

Rêve de singe pour policiers Pasteur Doucet pour les RG Prisons de l’amour, prison de la mort Demain le jour, demain je sors

 

L’amalgame. Octobre 2006.

 

En 1789 Madame Démocratie a montré sa tronche, c’était le moment ou jamais. Robespierre et son armée de salauds lui ont coupé la tête. Depuis on parle de la démocratie comme si elle existait, c’est devenu un fantasme. Sarkozy, Royal, Le Pen et une légion de connards essaient de nous faire croire qu’ils sont des démocrates. Moi je dis « OK » en américain, ils sont démocrates comme Pinochet, Poutine, Bush, Mussolini etc. Adolf Hitler disait : « La démocratie c’est comme les juifs ça ne devrait pas exister ». De nos jours on ne tire plus sur les juifs, Dieu soit loué et Mohamed béni. On flingue les « sans-papier » ou on les déporte mais attention : on ne dit pas « déportation » on dit « expulsion », il ne faut pas tout confondre. Un « sans-papier » ne crèvera pas dans un camp de concentration, il crèvera de faim et de désespoir au Soudan ou au Mali. Ce n’est pas la même chose au niveau de la position géographique. Certains enculés de mon espèce font des amalgames, ils confondent les situations, se trompent de guerre et introduisent le lecteur, (surtout les lectrices) en erreur. Prenons un exemple simple extrait de notre univers quotidien : Un enfant Palestinien de sept ans qui meurt couché dans la poussière en se tenant les intestins qui s’échappent de son ventre ouvert et en appelant une dernière fois sa mère. Ce n’est pas la même chose qu’un enfant Irakien de sept ans qui meurt couché dans la poussière en se tenant les intestins qui s’échappent de son ventre ouvert et en appelant une dernière fois sa mère. Les ordures de ma race (en voie de disparition) font un amalgame, c’est très dangereux. Prenons un autre exemple bien de chez nous qui sent bon le camembert, le pinard, le bordel de campagne et la légion d’honneur : Le Pen le SS grabataire propose l’armée comme solution aux problèmes des banlieues et bien Royal et Sarkozy proposent….la même chose et le citoyen comme vous et moi, surtout comme vous l’a dans le cul. « My Way » en américain. Les politiques sont des êtres humains en apparence. Il y a des années de cela ils ne se sont pas fait chier avec la misère. Ils ont construit des cages en forme d’immeubles, ils ont mis les bâtiments les uns sur les autres et ils ont entassé la misère dans des zones prévues à cet effet. Alors forcément il y a promiscuité entre les pauvres et les pauvres. Enfin dès l’instant qu’ils ne viennent pas foutre le bordel à Neuilly. Les salauds de pauvre c’est comme le SIDA ça ne devrait pas exister. Notre cher pays se saoulera bientôt dans l’allégresse d’une liberté retrouvée. Certains n’hésiteront pas à traverser la rue sans une autorisation préalable signée par la préfecture de police. A la vue du flic on éteindra notre clope en baissant les yeux. Le petit père du peuple nous parlera en direct via l’écran plasma. De très grands artistes seront en pleine lumière, Michel Sardou, Mireille Mathieu… Excusez-moi ça m’a échappé. Voyez cette France courageuse qui n’hésite pas à montrer du doigt le vilain « sans-papier » qui n’a rien à faire chez nous. Moi-même je demanderai pardon pour mes paroles et mes actes infâmes. Un jour de beuverie sentimentale à l’occasion d’un pèlerinage à Colombey-les-Deux-Églises, j’ai fait pipi sur la tombe du général De Gaule en chantant La digue du cul (chant révolutionnaire breton). C’est une honte. Par ailleurs n’ayant pas trouvé la tombe du maréchal Pétain j’ai fini par me chier dessus en chantant : Ne m’appelez plus jamais France de Michel Sardou. Excusez-moi. L’autre soir je me caressais en regardant une photo de Christine Boutin en porte-jarretelles, chacun son vice, moi c’est la Christine. Je coulais tranquillement un bronze dans mes chiottes bio, bref je chiais dans la sciure en gueulant : « L’élection non, l’érection oui ! Je crois en toi mon Dieu, je crois en toi… ». Bon, ça suffit pour aujourd’hui.

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